Dimanche le 9 décembre — Fin de mois difficile — An 3/Jr 190 — USA /Jr 47
Il y a des fins de mois plus ardues que d’autres.
Cette dernière, entre autre, l’est particulièrement! Non pas que nous sommes dans la détresse, mais plutôt dans l’expectative.
Les 2 premières semaines, ont été plus actives avouons-le. Mais la suite est moins élogieuse autant en termes d’activités que d’anxiété progressive. Nous avons beau nous convaincre de vivre l'attente harmonieusement, elle nous affecte tous!
Nous misons aujourd’hui sur le dernier dodo à Red Bay demain. Souhaitons-le-nous… Vivons comme le veut l’adage : «À chaque jour suffit sa peine.»
Lundi le 10 décembre — Victoire Victoire Victoire — An 3/Jr 191 — USA /Jr 48
«VENI VIDI VICI» de Jules César. «Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.»
Comment ne pas nous attribuer, comme le grand César le fait, cette victoire à l’arraché.
Trente-trois (33) couchers dans ce stationnement d’autobus démarrant tôt le matin et dérangeant ton sommeil à très bonne heure. Le tout, sans que tu sois toi-même objet de dérangement. La frustration s’installe et solidement, d’ailleurs.
Mais aujourd’hui le rêve est devenu réalité. Nous quittons demain en suivant la «Natchez Trace Parkway» à partir de Tupelo au Mississipi. Nous estimons le trajet à deux jours de route avec un arrêt probable à Ackerman.
Mercredi, nous arriverons dans la ville de Natchez, début de la «Trail» qui guidait les usagers jusqu’à Nashville TN. L’histoire commence bien avant la conquête de l’Ouest par les Américains, elle date de 1550 ans avant JC. Demain, nous serons au cœur de l’histoire américaine précédée par la Préhistoire. Oui, vous avez raison de souligner que ce n’est pas rien. Veuillez me croire.
Cependant, il nous a fallu vivre une avant-dernière nuit tourmentée par des orages violents agrémentés de tonnerres et d’éclairs plus intenses les uns que les autres. Rosie a trouvé refuge auprès de ses maîtres et y a passé une nuit quand même paisible. Douce Rosie!
Mardi le 11 décembre — Route de la Liberté
ou
Liberté par la Route — An 3/Jr 192 — USA /Jr 49
C’est selon! Mais à la suite de 33 jours de captivité délibérée, la liberté de rouler, sur une route scénique en plus, s’apprécie dans sa plus grande dimension.
En effet, même si cet arrêt chez le constructeur de l’Allegro était souhaité, nous avions anticipé un programme de séjour différent. Il faut se rappeler que nous n’étions pas les hôtes, mais des visiteurs qui se sont invités. Avouons que nous avons été très bien traités en termes de qualité d’accueil, de services techniques. Quant aux coûts inhérents des réparations effectuées, la facture est loin d’être salée.
Pour nous, nomades à temps plein, prendre la route, suite à cet arrêt prolongée, c’est comme le camionneur qui se remet au volant, privé qu’il fut de son camion le dernier mois ou le marin qui reprend le large sur son bateau amarré au quai pendant qu’il était sur la terre ferme, en vacances. Dans ces trois exemples, parlons-nous vraiment de vacances? Qui plus est, le stationnement sur une «patch de bitume» devient le châtiment suprême.
Vive la route, vive la «Natchez Trace Parkway», vive le plaisir de rouler à nouveau! Merci de comprendre notre frustration, merci de la partager en nous lisant. Excusez le ton, mais il fallait que cela soit dit, c’est maintenant fait. Passons à autre chose.
Nous avons roulé quelque 240 milles (385 km), nous nous sommes restaurés à l’heure du lunch, au French Camp, petite «auberge» de l’époque appelée «stand». Ce «stand» était tenu par un dénommé Lefleur, un francophone. Il fut fermé en 1821 avec l’arrivée des bateaux à vapeur qui remontaient la rivière Mississipi et transformé en école en 1822 et toujours école aujourd’hui. Voilà pour un peu d’histoire. Quant au menu, il était couronné au dessert d’un excellent pouding au pain, typiquement français.
P.S. Nous roulons avec une plus grande sécurité, nous avons fait disparaître plusieurs petits irritants dont certains nous étaient inconnus et seraient devenus des problèmes majeurs, assurément. Merci au constructeur Tiffin Motorhomes, Red Bay AL.
Mercredi le 12 décembre — Natchez et soleil — An 3/Jr 193 — USA /Jr 50
Aujourd’hui, la route sera courte, à peine 100 milles (160 km) pour se rendre à l’extrémité sud de la piste d’autrefois. Nous allons rouler jusqu’à destination avec un court arrêt pour dégourdir nos jambes et libérer les vessies de tous les occupants, le départ se faisant à 9h50 l’heure habituelle et l'arrivée, à 12h00.
Le poste d’accueil, en saison morte, est fermé pour le lunch. La consigne est de choisir le site qui nous convient, les formalités suivront. Ce à quoi nous avons obtempéré.
Dans les effluves d’émotions du blogue d’hier, j’ai omis de vous mentionner quelques informations. Sur cette piste étroite qu’est la «Natchez Trace Parkway», la vitesse maximale autorisée est de 50 m/h (80 km/h). De plus, seulement les automobiles et les VR sont autorisés à y circuler. Aucun camion ne peut y rouler. C’est une voie où les vélos ont priorité. Précisons qu’on y retrouve aucun accotement.
Un chevreuil s’est avancé sur la route devant nous et a rebroussé chemin à la vue du mastodonte qu’est l’Allegro. Aujourd’hui, un de ses congénères a osé nous défier, sans crier gare, il a traversé! Parlons de synchronicité.
Le site qui nous a été attribué hier était le numéro 36, le même numéro de site qu’à Red Bay. Qui plus est, sur une «patch» de bitume comme celui que nous avions occupé les 33 derniers jours! Qu’en pensez-vous? Comme synchronicité, il n’y a pas meilleur exemple…
Lors de notre arrêt-santé, Michel et Rosie ont fait lever, par hasard, un immense et superbe héron bleu qui pêchait à la rivière Bullen. Prudent, il s’est envolé avec grâce et dignité.
Le reste de la journée a été consacré à la visite des lieux et la mise à niveau de notre équipement. Les pronostics de température pour cette nuit sont à la froidure, -3 C. Bonne nuit…
Jeudi le 13 décembre — Natchez — An 3/Jr 194 — USA /Jr 51
Nous sommes au tout début de la «Natchez Trace Parkway» qui amenait successivement dans le temps les peuples de la préhistoire, les autochtones «Choctaw et Chickasaw» et enfin les colons américains de Nashville à Natchez. Ce nom provient d’un regroupement de tribus régionales.
Comme nous sommes hors saison de tourisme, nous avons limité nos incursions dans le vieux district. Notre paresse nous aidant, la décision fut de le faire en calèche guidé par Cecil et son cheval Mack. C’est une ville, au passé et au présent, tournée vers la fête et les démonstrations publiques; ville qui a toujours vécu du commerce, même celui des esclaves. Ses habitants ont été très impliqués dans la guerre civile en ce qui regarde, particulièrement, l’abolition de l’esclavage.
Ici, la canne à sucre et la culture du coton ont créé le plus grand nombre de millionnaires proportionnellement à la population aux USA. Seulement New York a un meilleur rendement à ce sujet. Plusieurs magnifiques maisons témoignent de ce faste.
Le Mississipi nous sépare de la Louisiane. Il ne reste qu’à traverser le pont et nous y voilà! Demain, nous y serons, soyons patients.
Fin de la visite par une dégustation de salade aux pâtes accompagnée de saucisses épicées. Je vous décris les lieux. Restaurant aux saveurs des années 1950 où les tables sont remplacées par des tréteaux recouverts de portes récupérées. Vous passez votre commande en vous rendant au comptoir et tout le reste est du «jetable» incluant la nourriture. Le petit cochon rose qui garde la porte à l’entrée doit être bien nourri si les restes lui sont servis. Quelques emplettes ont suivi cet excès de gastronomie.
P.S. N’allez pas croire que le petit cochon rose qui garde la porte à l’entrée est vivant, comme le couvert, incluant les ustensiles, et quelque peu la nourriture, tout est «PLASTIQUE»… Bon appétit!
Vendredi le 14 décembre — 3ième départ — An 3/Jr 195 — USA /Jr 52
Déjà 3 départs et partant, 3 arrêts depuis notre long séjour à Red Bay AL. Nos routines de raccords et de détachements sont acquises à nouveau. Cela se réalise sans effort et sans précipitation. Nous nous rappelons toujours : «Nous sommes en vacances»! Nous constatons cependant qu’il vaut mieux être plus au sud pour des vacances d’hiver.
Toute la prochaine semaine, nous serons à Galveston TX, stationnés au bord du golfe du Mexique. Le camping porte comme nom évocateur : «Jamaica Beach RV Park».
La venue depuis Natchez s’est déroulée sans encombre pour les 75 premiers milles (110 km). Les 25 derniers milles (40 km) ont été plus pénibles. La banlieue de Bâton Rouge, un vendredi à l’heure du lunch, les nombreuses voitures et lumières de circulation sur la 110 ralentissent la circulation.
Arrivés à la 12, ce fut du gâteau comme l’accueil au camping KOA de Denham Springs LA. Terrain à recommander pour tous en raison de la qualité de l’accueil, de l’électricité, de l’eau, de l’emplacement pour le VR et du soleil. Que demander de plus? Un beau parc de jeux pour Rosie où elle peut s’ébattre à loisir… Oui Rosie a retrouvé ce terrain de jeux, tout dernièrement rénové, d’ailleurs!
Samedi le 15 décembre — Bâton Rouge – portes closes — An 3/Jr 196 — USA /Jr 53
Notre volonté de consacrer une journée de visite au quartier historique de Bâton Rouge s’est effacée rapidement lorsque nous nous sommes frappés à des portes fermées. Comprenons que la période qui précède Noël est plus propice à favoriser le magasinage. Les stationnements des centres commerciaux sont remplis à craquer.
Cette course au centre-ville nécessite que nous roulions une quinzaine de milles (25km) vers l’ouest. Bâton-Rouge est constituée de grandes banlieues et d’un centre-ville consacré aux affaires. Nous avons alors lancé un e-mail à nos amis Art & Judy pour leur annoncer notre passage dans leur cour.
Nos occupations quotidiennes ont pris le dessus. Mais un évènement inattendu s’est produit en début d’après-midi. Michel ayant laissé ouvert la petite porte du loquet, un petit oiseau nous a rendu une visite inopinée. Branle-bas de combat dans la chambre pour lui éviter une sortie manu-militari par notre seul animal de compagnie autorisé, la belle Rosie. Michel a réussi, non sans difficulté, à l’attraper et à lui redonner sa liberté. Vous conviendrez avec nous que même une cage dorée demeure une cage!
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