Dimanche le 28 octobre — 3 belles rencontres — An 2/Jr 148 — CA /Jr 5
Il pleut, le temps froid nous gèle les os jusqu’à la moelle. C’est tant pis, nous quittons les amis Amish de la région de Berlin OH. Nous sommes un peu déçus des différences importantes entre les Églises de cette communauté. Nous devrions plutôt trouver cela normal. Plus il y a de membres, plus les différences s’accentuent! L’homogénéité retrouvée chez les autres communautés observées nous paraissait plus vraie. Il faut ajouter que dans cette communauté nombreuse, le mercantilisme de ses membres nous est apparu poussé à l’extrême. Cela est leur choix!
La randonnée démarre sous une pluie assez abondante mais le temps se dégagera au fur et à mesure de notre avancée. Dès l'heure du midi, nous dépassons Columbus sous un ciel nuageux mais la chaussée est sèche.
1ère rencontre : Nous nous arrêtons dans un «truck stop» pour que Rosie se déleste de son surplus de pipi...et nous aussi d’ailleurs. En remplissant nos verres de café, nous faisons la rencontre d’un trucker d’expérience. Il est dans sa 30ième année de conduite de poids lourds. Il a de bons conseils en regard de la visite projetée en Alaska cet été. Comme ces rencontres sont rafraîchissantes, même devant un café chaud!
2ième rencontre : Rosie veut absolument faire la connaissance d’un chien ressemblant à un «border collie». Nous apprenons qu’il se nomme George. Il est la propriété du couple Campbell. Un couple particulièrement intéressant qui visite la Caroline du Nord pendant la saison morte d’hiver. Michel leur remet une carte de voyage (travel card). Donna lui assure de lui retourner un e-mail. Le mari de Donna a des ancêtres qui viennent de l’Alberta (Edmonton). Il a travaillé sur les bateaux transportant du grain de l’ouest vers l’est sur les grands Lacs et cela, pendant 42 ans. Une longue carrière me direz-vous. La retraite est bien méritée alors.
3ième rencontre : Celle qui nous sauve la vie. Traversant le pont qui enjambe la rivière Ohio et nous amène en Indiana, nous prenons la mauvaise sortie pour rejoindre le camping KOA à Clarkesville en Indiana, voisin de Louisville au Kentucky. Nous sommes coincés devant un viaduc datant du siècle dernier libérant à peine 10’ de hauteur. Nous avons un véhicule, l’Allegro qui commande une hauteur de 13’. La solution est de détacher Blanche-Neige et de retourner le monstre de 42 ½’ sur un mouchoir de poche. Louise y parvient avec adresse au grand étonnement des badauds présents, tous masculins, vous l’aurez deviné sans doute! La richesse de cette rencontre est qu’un bon Samaritain qui nous suivait s’est offert à nous guider jusqu’au camping réservé. Et quel camping au cœur de la ville. Cela nous rappelle Jersey City, face à la ville de New York. Tout est bien qui finit bien. Le soleil accompagne notre mise en place!
Lundi le 29 octobre — Louisville KY — An 2/Jr 149 — USA /Jr 6
Nous sommes stationnés sur la rive ouest de la rivière Ohio, dans une petite ville de banlieue nommée Clarksville. Pour atteindre Louisville, nous devons enjamber la rivière en utilisant le «J-F-Kennedy Memorial bridge». Comme la rivière est large à cet endroit, le pont fait plus de deux fois la longueur du pont Pierre-Laporte qui réunit Québec à Lévis et vice-versa…
Louisville fut jadis un centre ferroviaire d’importance. Il en reste d’ailleurs quelques vestiges, tout près du camping urbain où nous sommes stationnés. À 6h00 le matin nous l’entendons, c’est un excellent réveille-matin, du même acabit que le tintamarre des casseroles!
Le centre-ville est à peine à 8 km de notre lieu de séjour. Petite ville quadrillée de ses rues propres sans marcheurs par ce temps frais et très venteux occasionné par l’ouragan «Sandy». Nous sous arrêtons au Centre d’information touristique, nous sommes les seuls visiteurs présents. Nous devons nous rendre sur la «Main Street» où sont concentrées les principales attractions.
Nous choisissons le musée Frazier qui a réunit une collection de choses ayant appartenu à Lady Diana, princesse de Galles et épouse de Charles, fils aîné d’Elizabeth II, reine d’Angleterre. Cela me paraît plus ou moins à propos que la famille de Diana, l’aristocratique famille Spencer, ait remis robes, souliers, livres de bibliothèque, jouets d’enfants, films 8 mm à ce musée. Comprenons, en ce temps d’élection présidentielle, que nous sommes chez un peuple profondément républicain faisant la «promotion» de la monarchie! Pour le moins intriguant, n’est-ce-pas!
Nous avons dégusté un excellent lunch chez Mrs. Potters, un café-bistro recommandé par la représentante du Centre d’information touristique. Le plus comique de l’histoire, nous avons choisi cet endroit au hasard pour nous apercevoir, rendus à l’intérieur, où nous étions vraiment!
Demain, visite d’une distillerie de Bourbon. À savoir que les distilleries des USA sont les producteurs de 95% du Bourbon produit dans le monde entier. Étonnant!
Mercredi, nous allongerons notre séjour d’une journée pour nous rendre à la piste de course de chevaux, Churchill Downs, où se coure la première manche de la «triple couronne», le derby du Kentucky, le premier samedi de mai à chaque année. Cette course au galop est réservée aux chevaux de 3 ans ayant performé l’année précédente. Elle est dotée d’une bourse plus que rentable pour les propriétaires du cheval vainqueur.
À compter de jeudi, nous serons au pays des «cowboys chantants», Nashville TN.
P.S. Aujourd’hui, s’il était vivant naturellement, le père de Michel, Joseph, fêterait son 112ième anniversaire de naissance.
Mardi le 30 octobre — New York submergé — an 2/Jr 150 — USA /Jr 7
Une partie de la journée est consacrée aux nouvelles sensationnelles concernant la côte Est américaine et la super tempête «Sandy» qui s’abat sur ses habitants. La télé américaine en fait ses choux gras tant en termes de «show off» que d’informations pertinentes. Nous faisons avec et restons accrochés aux nouvelles plus régionales.
Jeudi et les trois jours qui suivront nous conduiront à Nashville TN. Nous reculerons alors nos horloges d’une heure. Nous serons aussi au «Central Time» à Red Bay AL.
Le projet de visiter une distillerie est tombé à l’eau!
Louise, en plus d’aider Michel à installer un commutateur pour entendre quand bon nous semble les haut-parleurs de la radio fixés à la tête du lit, travaille son cours d’anglais en compagnie de Rosetta Stone et des nouvelles télévisées.
Michel a aussi réparé l’antenne de télé qui sert à capter les postes locaux en HD. Les branchements de fils étaient erronés. La source d’informations, comme toujours maintenant, c’est l’internet.
P.S. Le commutateur n’est pas encore fixé. Celui que Michel a acheté est trop long et ne peut prendre place dans le double-fond de l’armoire au-dessus du lit. Il se peut que pour cacher le trou percé que l’on conserve le commutateur inapproprié.
Demain,
Churchill Downs où se coure le derby du Kentucky.
Mercredi le 31 octobre — Churchill Downs — An 2/Jr 151 — USA /Jr 8
IMPRESSIONNANT… ÉBLOUISSANT… GRANDIOSE… ACCUEILLANT… INSTRUCTIF… INSPIRANT… ACTUEL…
Tous ces qualificatifs, et je m’abstiens, sont de rigueur à cette piste de courses de chevaux au galop. Quelle ambiance doit-il y régner au derby du Kentucky ce premier samedi de mai chaque année depuis 1875. Plus de 150,000 personnes dont seulement le 1/3 sont sur des sièges, les autres sont de l’admission générale. On y gage plus de 27 000 000.00$ avec des billets de banque. Quelques 13 000 chevaux, en fait leurs propriétaires, souhaitent y courir. Seulement 400 se qualifient. Enfin 20 y participent. Un seul sort vainqueur.
Nous avons fait le tour du propriétaire accompagné d’un excellent guide. Nous nous sommes restaurés au cœur du réacteur des vrais hommes* à chevaux. Nous sommes allés à la parade des chevaux avant la course, nous avons regardé quelques courses et admiré ces belles bêtes montées par des cavaliers sans peurs et sans reproches.
Nous avons terminé la visite de ce lieu historique par une visite du musée. Là, se retrouvent entremêlés, costumes de toutes époques, chapeaux, photos souvenirs, jeux interactifs de courses de chevaux au galop, informations diverses et une ambiance unique!
Nous voilà gagnants d’un soleil radieux, sans perdre au change, ne misant sur aucun cheval!
P.S. * Le monde des «chevaux» n’est plus un monde entièrement masculin. On compte 10% des entraîneurs et 7% des jockeys dans la gente féminine. Avouons que ce monde est encore essentiellement masculin.
Jeudi le 1er novembre — Nashville, de retour — An 2/Jr 152 — USA /Jr 9
Nous sommes venus à Nashville en 2004. Comme nous avons aimé cet endroit, nous y revenons aujourd’hui.
Partant de Louisville, le trajet est d’une facilité étonnante. Le décor de la campagne du Kentucky et du Tennessee est magnifique, les infrastructures invitantes à rouler, peu de travaux routiers et «la cerise sur le Sunday», le soleil nous accompagne!
Le départ s'effectue à 9h50 et l'arrivée à 13h30 avec un arrêt pour restaurer et l’Allegro et nous-mêmes. 170 des 177 milles se font sur l’autoroute 65 Sud, sans aucune bifurcation, sauf à l’approche de Nashville.
Une caravane de 20 véhicules québécois dirigée par Horizon Lussier, dépositaire des produits Tiffin (Allegro) est sur place pour quelques jours, ils se dirigent vers le Mexique.
Le logiciel de communication «Skype» se fait prier pour fonctionner normalement. Louise le dompte avec douceur et parvient à le faire obéir.
Vendredi le 2 novembre — Nettoyage + Emplettes — An 2/Jr 153 — USA /Jr 10
De temps à autre, il faut bien vivre au quotidien. Ce quotidien, comme toute maison qui se respecte, doit être nettoyée tant en son intérieur qu’à l’extérieur. Nous en sommes là aujourd’hui.
Pour compléter la journée, nous nous rendons en banlieue de Nashville dans des magasins à grande surface. Nous y faisons provisions et de nourriture et de produits essentiels à notre survie de nomades modernes.
Nous avons une visite intéressante de Lucie, une nomade d’hiver qui origine du nord de l’Ontario et est francophone. Elle possède un parcours de vie quelque peu différent de la moyenne des autres personnes de sexe féminin. Une belle rencontre, comme sait nous en offrir le hasard des campings.
Samedi le 3 novembre — La surprenante Nashville — An 2/Jr 154 — USA /Jr 11
Nous entrons dans Nashville et qu’observons-nous? Un policier à chaque coin de rue ou presque. Quel évènement nous attend?
Après avoir garé Blanche-Neige, nous nous rendons sur «Broadway», la rue principale. Une foule immense s’y promène légèrement vêtue, le thermomètre oscille autour du 28 C. Nous sommes au cœur du pays des «cowboys chantants», cette foule de badauds nous le rappelle.
Un peu comme en Suisse sur une rue commerciale s’enfilent une banque, une bijouterie, une chocolaterie, une banque, une bijouterie, une chocolaterie, une…
À Nashville, sur la rue principale s’enfilent un bar, une boutique de bottes de cowboys, un restaurant, un bar, une boutique de bottes de cowboys, un restaurant, un…
Une caractéristique de ces bars est qu’il y a toujours de la musique «live» et quelque peu bruyante. La bière y est aussi servie à la bouteille, un protocole sans cérémonie, disons!
Soulignons que l'abondance est présente!
Nous avons compris le pourquoi de la présence policière. Une parade monstre de plus de 2000 motocyclettes (bikes) pétéradant à qui mieux-mieux, nous en a mis plein la vue et plein les oreilles aussi! Cette démonstration de nomme «The Toy Parade».
Un immense contraste avec la visite qui a suivi au «Country Music Hall of Fame and Museum» où l’Ambassadeur de Mucic City, David Andersen, jouait une musique toute relaxante sur une superbe guitare. Il est venu à notre rencontre pendant que nous mangions, s’est informé de notre provenance, nous a invité à signer son «livre d’or» et a joué, en notre honneur, la chanson «La Mer» de Charles Trenet.
À la boutique du musée nous avons acheté un disque de cet ambassadeur et un livre racontant en long et en large l’histoire du Country. Une note doit être faite à savoir, cette musique est la plus vendue à travers la planète!